Collections

Longtemps négligées, souvent dépréciées, les collections universitaires constituent depuis quelques années un véritable enjeu, ainsi qu’un sujet de recherche et de valorisation en France, en Europe et dans le monde.
Sur le modèle universitaire allemand, la plupart des universités françaises se dotent de collections à partir du XIXe s. Qu’il s’agisse de minéralogie, d’entomologie, de botanique, d’anatomie, d’art ou d’archéologie, ces collections sont pour la plupart associées à l’enseignement et à la recherche et, partant, se situent à l’articulation de la science et de la pédagogie. Outre leur dimension scientifique et pédagogique intrinsèques, ces collections constituent aussi un patrimoine universitaire, matériel – la conservation et la transmission des objets – mais aussi immatériel – l’histoire des pratiques pédagogiques, des savoir-faire et des valeurs liés à l’enseignement et à la recherche. En ce sens, les collections patrimoniales peuvent raconter l’histoire de la connaissance et des traditions académiques, d’autant plus profondément enracinées au cœur des villes universitaires que ces universités sont anciennes, comme c’est le cas des universités parisiennes.

Partout en Europe depuis la deuxième Guerre mondiale, les musées et collections universitaires ont cependant connu une réduction de leur utilisation dans la recherche et l’enseignement, avec pour corolaires un manque de ressources financières, d’autonomie, d’accessibilité et de locaux adéquats, un sous-encadrement en personnel qualifié, des réorganisations, des dispersions, des déménagements et, au final, un état général d’abandon qui a souvent entraîné des pertes irréversibles. Les mutations du système universitaire au début des années 1970 comme les politiques actuelles de regroupement n’ont rien arrangé à la situation des collections universitaires. Dans une période de crise identitaire des universités, ces collections peuvent toutefois se transformer en un atout, catalysant recherche, enseignement et valorisation du patrimoine.

Le patrimoine de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne plonge ses racines dans l’ancienne Université de Paris, démantelée en 1970 et remplacée par treize établissements. Nombre des collections scientifiques et pédagogiques de Paris 1 ont donc été initiées en Sorbonne à la fin du XIXe s. En l’occurrence, ce patrimoine ancien, commun à toutes les universités parisiennes, relève aujourd’hui de la Chancellerie des universités de Paris, dont l’une des missions est d’assurer la gestion de leur patrimoine commun et indivis. D’autres collections ont en revanche été constituées durant les cinquante dernières années et n’appartiennent donc qu’à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, qui doit en assumer seule la charge.

La gestion des collections patrimoniales de l’Université Paris 1 est d’autant plus complexe que celles-ci sont dispersées entre la vingtaine de composantes et la vingtaine d’implantations de l’université à travers la ville. Dans l'ensemble, l'enquête ne fait que commencer et bien des collections restent à redécouvrir, à étudier et à faire connaître.