Située au premier étage de l'aile Soufflot, la Salle Goullencourt doit son nom à Henri Goullencourt. Ce dernier était un provincial qui avait suivi, au XIXe s., ses études de droit à la Faculté de Droit de Paris où il obtint sa licence et son doctorat. Par testament, Henri Goullencourt légua à sa mort, survenue en 1902, toute sa fortune à la Faculté de Droit de Paris. Ce testament comportait la disposition suivante : « À la mémoire vénérée de ma mère, j’institue légataire universelle la Faculté de Droit de l’Université de Paris. Je lui dois tout ; je ne dois rien à mes héritiers de la ligne paternelle ou maternelle ; aussi je demande avec insistance que le legs ne subisse aucune réduction ; tel était le vœu constant de ma mère ; qu’il soit respecté ! ». C’est ainsi que la Faculté de Droit de Paris reçut avec grande satisfaction les biens mobiliers et immobiliers (ferme du Blanc-Bâton à Haussez en Seine-Maritime) de la succession Goullencourt, évalués à plusieurs centaines de milliers de francs. Ce legs lui permit notamment d’ouvrir de nouveaux enseignements et de donner une pension à son ancien secrétaire général. La Faculté de Droit de Paris témoigna sa reconnaissance à son ancien étudiant en attribuant son nom à l’une de ses salles du premier étage et en créant, en 1907, un prix Goullencourt pour récompenser les meilleures thèses et ouvrages de droit.
Nommée Goullencourt dans les années 1904-1907, la Salle, entièrement rénovée entre 2017 et 2020, est aujourd'hui partagée par l’université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne et l’université de Paris 2 Panthéon-Assas, qui en ont fait une salle des enseignants. Sur la porte, l'inscription originale « Entrée réservée à Mrs les Professeurs » rappelle qu'au début du XXe s. et longtemps encore, le corps enseignant se pensait exclusivement au masculin !
La Salle Goullencourt comprend une série de portraits de juristes, toiles peintes et bustes d'anciens maîtres souhaitée par le doyen de Rozière à partir de 1890, avec le souci de composer une collection de sommités juridiques parisiennes et de constituer « un document important pour l'histoire de l'enseignement du droit au XIXe siècle ». Il s'agissait surtout d'imiter la Faculté de Médecine et l'École de Pharmacie, toutes deux riches en tableaux anciens.