Tirages en plâtre d'œuvres d'art

Présentation

Une double collection de tirages en plâtre d'oeuvres d'art antiques, médiévales et modernes fut rassemblée en Sorbonne à partir de la fin du XIXe s. afin de servir de support d'enseignement. D'une part, Maxime Collignon, titulaire de la chaire d'Archéologie, se mit à rassembler un ensemble de tirages en plâtre d'œuvres antiques ; d'autre part, Henry Lemonnier, titulaire de la chaire d’histoire de l’art « au Moyen Âge et dans les temps modernes », s'investit lui aussi dans la création d'une collection de moulages d'œuvres médiévales et modernes. Deux musées virent le jour au rez-de-chaussée de la Sorbonne, l'un d'Art ancien, l'autre d'Art moderne. La en œuvre d’une pédagogique pratique de l’archéologie et de l’histoire de l’art à travers un contact direct avec les œuvres permettait aussi à la Faculté des lettres de Paris de rivaliser avec l’enseignement dispensé à l’École du Louvre. Là où les collections du musée du Louvre offraient des ressources presque infinies à l’apprentissage de l’art et de l’archéologie, l’Université de Paris avait, elle aussi, besoin de fonder son enseignement sur un apparatus concret, face à une situation de concurrence locale à peu près unique en France. On comprend donc le soin qui fut porté par les premiers titulaires à développer une collection universitaire, aussi maigre fût-elle par rapport aux richesses des musées parisiens.

Ces collections, qui ne cessèrent de s'enrichir au fil du temps, furent déménagées à l'Institut d'art et d'archéologie, inauguré en 1932. Les étages comprenaient des galeries d’exposition de moulages, avec éclairage bilatéral grâce à des baies haut placées. La galerie du 3e étage consacrée à l’art antique se composait de trois salles continues, disposées en Π, bénéficiant d’un éclairage zénithal.

Les évènements de Mai 1968 furent néanmoins lourds de conséquences pour la collection de tirages en plâtre, dont de nombreux sont vandalisés ou détruits. Les galeries d’exposition furent démantelées. Le besoin de place et la séparation entre plusieurs universités expliquent ainsi la décision de l’UER d’art et d’archéologie de l’Université Paris I en date du 24 novembre 1972, qui conduisit à l’envoi de 330 pièces environ à Versailles entre le 17 et le 26 juillet 1973 au sein des Écuries du Roi. Avec les moulages du musée du Louvre et de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts, ils furent finalement cédés au Louvre, lorsque celui-ci obtint leur affectation par arrêté ministériel du 12 décembre 2001 en vue de la constitution de la Gypsothèque du musée du Louvre à Versailles, installée dans les trois galeries principales de la Petite Écurie construite par Mansart.

Aujourd’hui, seules une centaine de moulages ornent encore les espaces de cours ou de circulation, sans aucun classement spécifique, sans aucune visée pédagogique, au point que personne n’y prête plus attention, comme s’ils faisaient partie des meubles.